Juin 2002, Cuzco, Pérou - Caméras dans les pantalons, nous attendons trépignants de passer les portes qui nous permettront enfin de se réapproprier une démarche souple et encore fluide malgré les «bières locales» que nous venons de nous enfiler au resto-dépanneur du coin. Les caméras sont interdites à la fête de la bière de Cuzco, où se produiront plus tard plusieurs artistes très en vogue au palmarès latino. Mais la vedette ce soir, ce sera surtout la Cuzquena, la boisson houbloneuse locale disponible en plusieurs tons, dont le blond, le ambré et le noir, mais en un seul format, c'est-à dire très grand...

Inutile de dire qu'au fur et à mesure que se succédaient les starlettes latinas, leurs paroles me pénétraient de plus en plus. Non, mais c'est prouvé, le biliguisme est directement proportionnel à la quantité d'alcool absorbée. C'est ce qui fait qu'on est portés à parler anglais quand on est saoûls... Y todo par que, y todo para que...

Heuresement que mes amis péruviens étaient présents pour me traduire les moments les plus émouvants! Je me souviens tout de même d'un certain chanteur au déhanchement assez sexy, mais qui m'avait paru comme se dédoubler après un certain temps... Non mais quand tu as le soleil levant en plein dans la figure, c'est quand même difficile de bien «sizer».

Le tout s'était terminé devant une bonne portion de poulet grillé et de frites bien grasses. Une gastronomie qui a le rôle peu reluisant, mais ô combien apaiseur, d'absorber toute cette alcool ingurgitée depuis une bonne douzaine d'heures... Course de taxi pour méditer là-dessus et digérer... Une petite bière au bar du coin, petit déjeûner continental à l'hôtel de riche où on ne vit même pas et hop, retour à la vie normale...

Dire qu'on devra recommencer à festoyer ce soir... Ça forme la jeunesse qu'ils disent, hein... Ben amenez-en!!